Le Monde de Nénait'

Le Monde de Nénait'

Isabelle PELOUX/Anne LAMY - L'école du colibri

III. Comment apprend-on?

1) Pour apprendre, de quelles méthodes dispose-t-on?

- par imitation : une technique, un raisonnement -> interpréter et intégrer en faisant leurs propres connexions

- par essai/erreur : élève doit oser demander donc besoin d'un climat de classe favorable  à cette démarche et enseignant neutre

- par recherche individuelle : demande motivation perso

- par écoute d'un spécialiste : le cours magistral/frontal - motivés par sujet et par un bon orateur

- par expérimentation : La main à la pâte de Georges Charpak

- par l'explication à l'autre : conflit sociocognitif. recherche du résultat, seul, puis confrontation des solutions et des démarches en groupe -> La reformulation permet de mettre en mots la stratégie et de mieux l'intégrer.

 

2) Que constate-t-on sur le terrain?

Méthodes complémentaires. Avantages selon matières. Conflit sociocognitif efficace mais boudée, performante sur mémorisation des connaissances à long terme.

 

3) Apprendre à coopérer, une nécessite au XXIe siècle

Gestion mentale, éducation à la paix et à la citoyenneté et atelier philo -> mesurer comment fonctionne une démocratie miniature comme école + "désencombrer" l'enfant mentalement.

 

IV. La pédagogie du colibri : gestion mentale et échange de stratégie mentale

1) Apprendre à apprendre

-> gagner en efficacité, en estime de soi, en connaissances d'eux-mêmes. Antoine de la Garanderie : fondateur de la gestion mentale.

 

2) Les principes de base de la gestion mentale à l'école

- Première étape, la "réserve" de savoirs de l'enfant

Le "tissage" entre ce que l'enfant découvre et ce qu'il sait déjà lui permet d'ancrer un apprentissage. Au préalable des apprentissage, le socle de base des connaissances. Long travail de proprioception avec tout son corps dès la première année = travail kinésthésique. Espaces vides pour créer, imaginer.

 

- décomposer le geste mental

Pour retenir un savoir, processus en 3 temps :

  • la perception par nos 5 sens, surtout yeux, oreilles, kinésthésie (prise d'infos par le corps, le tactile, le geste graphique, la manipulation et le corps émotionnel)
  • l'évocation : "Evoquer, c'est faire exister ce qu'on a perçu en se le redonnant sous forme d'images mentales qui sont verbales, visuelles, auditives ou tactiles". Visuel : besoin de voir/lire ce qu'il doit apprendre, kinesthésique : besoin d'écrire pour mémoriser. Auditif : entendre/relire à haute voix ou dans sa tête.
  • la reformulation : reformuler ou réexpliquer à qqn

- Il n'y a pas deux méthodes d'apprentissage identiques

"Chacun voit le monde avec une focale qui lui est propre". Parfois difficile de mémoriser car "brouillage". Selon neurosciences, les enfants dys rencontrent des problèmes pour percevoir l'information. Exemple: dysphasique ne perçoit pas certains sons donc entrée en lecture par les yeux. Brouillage, parfois pour reformulation de l'info. Exemple : sait terminaisons de conjugaison par coeur, les reformuler à l'oral et les utiliser correctement mais pas les écrire.

 

- Restituer son savoir pour mieux le comprendre

"La mise en parole conscientise ce qu'on savait... et qu'on ne savait pas qu'on savait." Thomas Gordon, l'écoute active, on apprend en mettant en mots comme dans le travail de psychothérapie : "il y a le moment où je crois savoir qqch, le moment où je le formule et le moment où je le sais." Connaissance = expérience + acquisition de savoirs.

 

- "Déprogrammer" un savoir pour en installer un autre

Nouvel apprentissage laisse "trace mnésique". Pour déprogrammer, il faut conscientiser l'erreur, la reformuler puis l'ancrer = principe de la démarche expérimentale. "Apprendre oblige d'abord à désapprendre".

 

- A quoi raccrocher un savoir 100% nouveau?

"Pour comprendre un nouveau savoir, on utilise souvent ce principe de passer par une image concrète, visible, pour comprendre une abstraction, qqch d'invisible".

 

3) Quel est le projet?

Annoncer le programme -> élève sait où il va.

 

4) "Quelle réponse attend la maitresse?"

S'assurer que nos attentes coïncident avec le projet de l'enfant.

 

5) Pour apprendre une leçon

Travail autonome puis à plusieurs : très efficace. Exemple : Préparation d'une évaluation sur un sujet. 1) Recherche des élèves. 2) Sur résumé des documents, chaque enfant surligne en jaune les choses importantes, en rouge les mots dont orthographe à retenir. 3) Par trois, imaginer questions que maitresse pourrait poser -> en train d'apprendre. (enseignante vérifie si notions essentielles vues). 4) Un exercice individuel de restitution de la leçon leur permettra de vérifier si savoir retenu.

 

6) Ce que l'enfant a compris

Surtout au niveau des consignes!

 

7) L'enfant peu outillé face à la pensée abstraite

"Plus la banque de données d'un enfant est riche, plus il pourra faire de connexions ensuite, donc d'assimiler de nouveaux savoirs. A l'inverse, un enfant peu stimulé, pas très curieux de nature, va se constituer une très petite banque de données et aura du mal à faire des ponts entre un nouvel apprentissage et son matériau personnel de base."

 

8) D'abord l'expérience puis la théorie

Débuter par l'expérience pour que le cerveau se mette en recherche. Théorie formalise nouveau savoir.  Mais parfois commencer par théorie pour remplir base de données de l'enfant quand expérience pas possible. Exemple: en histoire, anecdotes souvent très bien retenues.

 

9) Le protocole pour échanger la stratégie mentale

  • Recherche individuelle de la classe
  • l'élève va cherche tout seul : laisse suffisamment de temps (s'extraire de cette contrainte temporelle)
  • Par groupe de trois
  • Echange de stratégies : obligation de reformuler la stratégie avant d'écrire sur sa feuille la réponse d'un autre.
  • Ancrer le nouveau savoir par des exercices d'ancrage et d'intégration car cerveau a besoin de répétitions pour intégrer durablement.

10) La stratégie mentale, côté élève

Exemples d'activités d'échange de stratégie mentale en maths et en français. Puis opinion des élèves concernant les matières et les camarades où stratégies sont plus simples.

 

11) Les écueils de l'échange de stratégie mentale

- Se tromper, ce n'est pas agréable

Du mal à renoncer à leur raisonnement, honte de s'être trompé -> font croire qu'ils ont compris

 

- Délicate reformulation mentale

"Ce que l'élève n'a pas intégré touche davantage à l'autonomie ("Je n'arrive pas à réexpliquer tout seul") plutôt qu'à la compréhension. Prendre le temps de vérifier comment chaque élève a compris.

 

- La tentation de se reposer sur les autres

Temporaire : une ou deux séances. Naturellement l'élève va se réinvestir.

 

- Certaines matières s'y prêtent mal

Exemple donné : la division. Laisser du temps aux élèves : après 2 semaines d'écart entre première approche de la division et la seconde, cerveau a eu le temps de travailler seul sur le sujet. Puis répétitions.

 

V. L'éducation à la citoyenneté et à la paix

1) Se désencombrer des tensions avec l'autre ou en soi

Afin qu'ils sachent de mieux en mieux vivre en paix avec eux-mêmes et avec les autres et qu'ils puissent s'atteler tranquillement à leur métier d'élève.

 

2) Vivre ensemble exige des efforts

Conscience que l'autre existe et qu'il faut en tenir compte pas innée : s'acquiert vers 7 ans. Loi du nombre pas facile à accepter : toujours un qui rechigne à l'activité proposée.

 

3) L'heure de vivre ensemble

- Le bilan de la semaine : le temps de vivre ensemble (45 minutes)

Feuille affichée dans le hall où enfants voulant intervenir se notent. Animation de ce temps par binôme : l'un lit feuille remplie par chacun durant semaine et annonce chaque enfant qui prend la parole et le thème abordé. L'autre interroge ceux qui veulent interroger ou proposer des solutions. Ne pas nommer les personnes, seulement les faits.

 

- Le blabla

Si deux enfants ont eu un problème et veulent en discuter sans que les autres entendent et ne s'en mêlent. Pendant ce temps, tous les autres disent des blabla haut et fort pour ne rien entendre.

 

- Le temps de partage

Pendant ce temps de regroupement, chaque enfant peut présenter un objet ou une chose importante pour eux.

 

4) Le temps d'éducation à la paix

Unesco : "Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix." 3 grands thèmes : être en paix avec soi-même, avec les autres et avec son environnement.

 

- être en paix avec soi-même

  • apprendre à gérer ses émotions : jeux du clown ou d'expression corporelle -> apprendre à ressentir leur émotion et à leur donner un nom. Frise avec différents visages et expressions -> aider à identifier son état émotionnel. Apprendre à les accepter et à ne pas les juger. Exercice de centrage par la posture corporelle, la relaxation, la respiration.
  • le coin du beau : petite table où objets que les enfants trouvent beaux et qui les apaisent. Boite à soucis où enfants déposent une note ou un voeu mais jamais ouverte, seulement brûlée. Mandala pour se recentrer.
  • l'art à l'école : activités artistiques -> se recentrer, exprimer leur ressenti, écouter et nourrir leur imaginaire. Chant choral -> expérimenter joie intérieure magnifiée par la résonance et la fusion avec le groupe.

 

- être en paix avec les autres

  • quels exercices pour s'entraîner
  1. Travailler sur les avantages et les inconvénients du groupe : un débat à partir d'une situation concrète de groupe -> avantages/inconvénients
  2. Les mots du conflit : exploration des mots du conflit. Moins grave (rapporter, titiller, taquiner, enquiquiner, narguer), plus grave (faire du chantage, dénoncer, se moquer), encore plus grave (voler, harceler, accuser ) et le très grave (insulter, humilier, taper, racketter, menacer) -> voir la différence entre ce qui est fait avec l'accord de l'autre et reste au niveau de la taquinerie pas bien méchante de ce qui est fait pour se moquer, voire pour ridiculiser l'autre, et qui peut provoquer de la honte ou de la colère.
  3. L'échelle de la frustration : affiche sur les degrés de la frustration sur une autre liste des activités permettant de faire baisser ce niveau énorme de frustration à un acceptable.

 

  • La médiation par les pairs

Quand deux enfants ne parviennent pas à démêler un conflit à deux, ils peuvent demander à un pair de les aider. Formation à la médiation pour tous les élèves de l'école.

  1. Quel mode d'emploi pour la médiation? La demande à un pair doit être accepté par les deux protagonistes A et B. Le pair choisi doit se demander s'il est capable d'être neutre. Vérifier l'intention de chacun en demandant : "Vous êtes tous les deux d'accord pour être gagnant/gagnant à la fin de la médiation?"
  2. Lever le malentendu : A décrit la situation qui lui pose problème et décrit ce qu'il a ressenti. Le médiateur reformule ce qui a été dit et propose une hypothèse sur l'état émotionnel de A si non évoquée. Puis c'est au tour de B.
  3. Réparer, s'excuser : Parfois, la médiation ne suffit pas à apaiser les esprits, il faut que l'un des deux présente ses excuses, par exemple suite à des insultes. Une médiation peut être imposée par l'enseignant s'il voit que A tape sur B sans que B ne vienne le mentionner ou si l'acte se répète souvent.

 

  • L'écoute active
  1. je dis je plutôt que tu -> éviter l'effet "dénonciateur".
  2. quand j'écoute l'autre, je me tais avec ma bouche et dans ma tête : ne pas écouter les voix off (jugements, interprétations, pensées diverses). Méthode pour réelle écoute : répéter dans sa tête ce que vient de dire l'autre.
  3. j'envoie des messages d'écoute, je fais des invitations chaleureuses : messages ponctuant le discours de l'autre ("oui, je comprends", "oui, d'accord") ou l'accueillant ("et alors?", "et pourquoi?", "est-ce que tu peux préciser?") facilitent l'échange.
  4. j'identifie mon état émotionnel, puis j'émets une hypothèse sur celui de l'autre : dans la médiation, se mettre à la place de l'autre = apprentissage de l'empathie.

 

- être en paix avec son environnement

 Respecter l'environnement se vit. L'intérêt d'un potager.

 

5) Les élèves de l'école sont-ils des anges?

Non mais capacité d'autorégulation.

 

VI. L'atelier philo

 1) La place du spirituel dans la vie

Essentiel de prendre soin de notre vie intérieure, de prendre le soin de réfléchir sur soi-même, de considérer attentivement par la vue et la pensée ce qui nous entoure ou ce que nous vivons. Dès le matin, temps de recentrage pendant une dizaine de minutes, enfants en tailleur, paupières baissées et dire aux enfants : "Il y a toujours en vous un endroit intact, tranquille, où il y a de la paix." Ou ressentir le bien procuré par un bon souvenir. D'après le psychiatre Christophe André. Calme et attentif comme une grenouille, livre d'apprentissage de la méditation avec les enfants d'Eline Spinel.

 

2) Pourquoi un atelier philo dans cette école?

 "Faire de la philosophie, c'est se questionner ; ainsi, nous élevons les consciences." Atelier philo permet de :

- puiser ses ressources en lui

- réfléchir par lui-même sans juger et sans se sentir jugé

- réaliser que tout le monde n'a pas la même opinion et que personne n'a tort ou raison

- s'enrichir de la réflexion des autres

- faire évoluer sa pensée

- s'impliquer, prendre place dans le groupe

- se construire comme citoyen responsable

- comprendre la richesse de notre système démocratique.

 

Choisir le sujet selon nos propres questions, celles des enfants, une citation, l'actualité... Ne pas craindre de viser trop haut.

 

3) Le déroulement d'une séance

Bougie allumée au milieu du cercle. "Ici, il n'y a pas de vérité ; personne ne dit des choses bêtes. On s'écoute les uns les autres sans juger ce qui se dit ; on a le droit de dire qqch et de changer d'opinion au fil du débat. Si on prend la parole, c'est qu'on a qqch à dire d'important aux autres. Si l'on vient partager sa pensée, c'est pour la questionner ou l'offrir aux autres, elle est donc forcément respectueuse. Avant de prendre la parole, il faut préparer ce qu'on va dire dans sa tête. Lorsque celui qui parle a fini de parler, les autres font "aho" pour signifier qu'ils ont écouté. Enfin, il n'y a pas d'obligation de venir parler, on s'engage juste à écouter."

 

4) Quelle posture pour l'adulte?

L'adulte reste en retrait car aux yeux des enfants l'adulte a toujours raison. Juste lancer la première question, noter ce qui se dit. Seules interventions pour faire reformuler une phrase.

 

5) Sujets pour petits, sujets pour grands

Sujets pour grands -> débat entre grands seulement. Exemple : l'addiction à la cigarette.

 

6) Philosopher après le primaire?

Avec l'arrivée de l'adolescence, les professeurs ne manqueraient pas de sujets. Philippe Meirieu lors d'une conférence : "Je parie que si je vais dans la classe de 3e la pire de France, que je m'assois à une table et que je déclare : "Je me demande s'il est possible d'avoir un lien d'amitié entre garçon et fille, ou si c'est vraiment impossible, parce que forcément sexuel", j'obtiendrai le silence en trois secondes!"

 

7) La vie, la mort, les grandes questions...

"Les enfants ont besoin de trouver du sens dans les événements heureux ou douloureux qu'ils vivent." L'éducatif devrait se saisir des événements de la "vraie vie" pour en faire sens.

 

VII. Le métier d'élève

 

1) La posture d'élève

Accepter les règles qu'il découvre : la vie de groupe et ses contraintes, les adultes coéducateurs autres que parents, les activités qu'il n'a pas choisies. Enseignant : proposer des activités en lien avec ce qu'il pense important à apprendre pour devenir un adulte responsable et heureux.

 

2) L'acte d'apprendre, par nature inconfortable

Qqn qui apprend passe de "inconsciemment incompétent" à "inconsciemment compétent" par 4 étapes :

 

- 1ère étape : il est inconsciemment incompétent

L'élève ne sait pas qu'il ne sait pas -> pas d'angoisse

 

- 2e étape : il devient consciemment incompétent

L'élève mesure les efforts à fournir, se rend compte de ce qu'il ne savait pas et ne le comprend pas encore -> angoisse. Enseignant bienveillant pour rassurer enfant -> enfant prend risque essai/erreur. Accompagner parfois avec fermeté bienveillante : "J'y crois à ta place ; vas-y, essaie! Tu vas y arriver!"

 

- 3e étape : l'élève devient consciemment compétent

Savoir tout frais, besoin d'ancrer, d'automatiser par répétitions. "L'élève doit consolider sans cesse les nouveaux acquis en vérifiant la procédure. C'est ce qu'on appelle le dialogue pédagogique. A cette étape, il doit pouvoir se référer à un pense-bête lui rappelant la démarche afin que celle-ci s'inscrive par répétition."

 

- 4e étape : l'élève devient inconsciemment compétent

Savoir si connu que l'élève n'a plus besoin de réfléchir à ce qu'il fait pour le faire bien.

 

3) La période des 7 ans : adieu la petite enfance...

Enfant en sandwich entre le désir de rester petit, d'attendrir les plus grands et celui de grandir, de gagner en liberté mais aussi de devenir responsable.

4) Apprendre à demander

Apprendre à nommer ses besoins, surtout son besoin d'aide. Pour demander, il faut avoir conscience de ses besoins. Apprendre à demander se travaille aussi avec l'écoute active : en médiation, l'enfant apprend à nommer ses besoins et à formuler des demandes.

 

5) Les intelligences multiples de l'enfant

Définies par Howard Gardner. "Nous utilisons cette grille de lecture avec les enfants, principalement pour les aider à retrouver l'estime d'eux-mêmes."

 

- L'intelligence linguistique

L'enfant sait bien lire, bien s'exprimer ; il aime lire, écrire, utilise les bons mots lorsqu'il fait une phrase. Il aime la grammaire, la conjugaison, jouer avec les mots.

 

- L'intelligence logico-mathématiques

L'enfant sait calculer, mesurer, jouer avec les nombres ; il est à l'aise avec les exercices de logique, les sudokus, les échecs.

 

- L'intelligence kinesthésique

L'enfant aime le sport, la gymnastique, les acrobaties et les activités manuelles. Il est souple, fort, et agile. Il anticipe bien la charge musculaire nécessaire au geste qu'il va accomplir.

 

- L'intelligence visuo-spatiale

L'enfant aime les activités artistiques et l'art en général. Il peint, dessine, réalise des maquettes, voit en 3D et se repère bien dans l'espace.

 

- L'intelligence naturaliste

L'enfant sait observer et respecter la nature. Être dehors lui fait du bien, et il aime jouer avec et dans la nature, s'occuper des animaux. Il a la main verte.

 

- L'intelligence musicale

L'enfant joue d'un instrument ; il aime chanter, jouer avec les sons, écouter de la musique ou rythmer.

 

- L'intelligence interpersonnelle

L'enfant sait jouer avec les autres, coopérer, les aider et/ou les respecter. Il est bien dans un groupe : il est juste, bon joueur et capable d'écouter.

 

- L'intelligence intrapersonnelle

L'enfant sait bien gérer ses émotions ; il prend soin de lui, fait attention à ce qu'il fait, sait s'accepter, se respecter et est à l'écoute de lui-même. Il sait nommer ses besoins.

 

6) Enfant reposé, enfant disposé

"Dix heures de sommeil par nuit, c'est l,ingrédient de base d'une scolarité tranquille." Pendant le sommeil, cerveau trie, classe, range et aide à mémoriser les nouvelles données acquises. Un lever tardif ne compense pas un coucher tardif. Hormone "cortisol" atteint un pic et c'est ça qui réveille l'enfant d'où habitude de se lever à la même heure.

Une nuit = plusieurs cycles d'1h30 environ :

  1. phase de sommeil calme : endormissement (somnolence et assoupissement), sommeil léger, profond
  2. phase de sommeil très profond (début de cycle) -> production de l'hormone de croissance : rôle dans défenses immunitaires et croissance. Disparition de ce sommeil en milieu de nuit.
  3. sommeil paradoxal -> intégrer tous les apprentissages nouveaux. Encore très long en fin de nuit.
  4. sommeil intermédiaire : brève, avec des micro-réveils débouchant sur un nouveau cycle ou, à la fin de la nuit, sur le réveil complet.

Qualité endormissement importante pour la suite de la nuit. Dans l'obscurité. Eviter les écrans 30 minutes avant.

 

7) Prendre sa place en tant qu'élève

Apprendre la coopération.

 

- Le jeu des souris amoureuses

le chat doit attraper les souris mais il ne peut que si elles sont seules. Quand elles sont deux, il les laisse. Au départ, l'enfant pense à lui donc va s'accrocher à un autre pour sauver sa peau. Mais le plus efficace est de s'accrocher plutôt à un enfant qui est en danger. La priorité change : sauver l'autre.

 

- Et ça, vous savez le faire?

Un enfant vient faire une grimace ou se positionner dans une certaine posture. Les autres doivent imiter après avoir crié "facile!".

 

- Le petit bâton sur la tête

Bâton = moteur. S'il tombe, l'enfant ne peut plus bouger car en panne. Seul un autre enfant peut ramasser le bâton et le replacer sur la tête.

-> apprendre à tenir compte de l'autre.

 

- Le conducteur

Un enfant devant = voiture, un derrière = conducteur. S'il pousse en avant, voiture démarre. En arrière, arrêt. Appui sur épaule gauche, tourne à gauche etc.

-> apprendre à faire confiance et à être digne de la confiance de l'autre.

 

- L'iceberg et les pingouins

Icebergs découpés dans papier journal. Enfant = pingouin. Glace fond avec l'été. Pingouin dans l'eau = perdu -> individualisme de l'enfant. Consigne ensuite : "Dans ce jeu, il ne doit pas y avoir de perdant."

-> groupe obligé de coopérer et de s'entraider.

 

- Le tapis volant

Tapis vole haut, très haut. Mais moteur tombe en panne. Il faut retourner le tapis. Si enfant sort, il tombe. Il faut que tout le monde reste sur le tapis.

-> mettre en place une stratégie commune puis la tester

 

- Le crayon magique

1 crayon maintenu par 12 fils. 1 fil = 1 enfant. Se mettre d'accord sur dessin puis dessiner ensemble avec ce crayon.

-> apprendre que projet commun exige un coordinateur  et que être facilitateur exige des qualités certaines.

 

8) Exister dans un groupe, ni trop, ni trop peu...

Faire travailler les élèves sur le vivre ensemble. Accepter les contraintes inhérentes à toute activité collective est une problématique centrale dans la vie d'une classe -> travail sur la gestion de la frustration. Jeu coopératif où enseignant interroge souvent la/le même élève. Puis deuxième jeu dans le même principe. Puis explication aux élèves du but de ce jeu : observations. Demander ce qu'ils ont ressenti. Ensuite dessin d'une graduation qui va de celui qui ne réagit pas à celui qui se met en colère dès la première frustration. Enfin en petits groupes, chercher comment gérer correctement leur frustration afin de la vivre le mieux possible -> apprendre d'écouter leur propre besoin et de l'exprimer.

 

9) Un élève capable de s'autoévaluer

Excellent exercice pour intelligence intrapersonnelle, de lui-même à lui-même. Système de couleur : vert, bleu, orange, rouge. A la fin dui bilan, enfant rajoute deux phrases : "Je suis fier de moi en..." et "Je vais essayer de faire des progrès en..." Evaluation ensuite par l'enseignant et rendu du bulletin avec commentaires surtout lors de décalages d'évaluation.

 

10) Avec ou sans notes?

Système de notation par feux de couleur donne à l'enfant une vision synthétique de sont travail. Système de notation classique -> concentration sur le résultat ou compétition. Notes pas nécessaires dans petites classes, seulement pour CM2 (qui auront des notes au collège). Expliquer qu'une note ne résume pas la valeur de la personne. Notes = carotte qui stimule pour faire le mieux possible.

>80% = vert (notion acquise), >70% = bleu (pas encore intégrée mais comprise), orange = revoir notion. Pas de rouge sur éval de compétences, pas besoin de décourager donc ne pas confronter à une notion qu'on sait pas comprise -> proposition de remédiation et évaluation seulement quand prêt.

 

11) L'effet d'émulation

L'être humain apprend beaucoup par imitation -> comparaison puis compétition. Compétition -> émulation positive "Quand l'émulation stimule et incite chacun à aller chercher le meilleur de soi-même, elle est bénéfique. Ne pas nourrir le sentiment de rivalité par comparaison. Rivalité = jalousie = convoitise.

Histoire made in Canada : "Un trappeur arrive au Canada. Il se dit : "Il faut que je coupe du bois pour me chauffer cet hiver.", mais il ne sait pas trop à quoi ressemble l'hiver au Canada. Il voit un Indien couper du bois ; alors il se met à couper du bois. L'Indien continue à couper du bois. Le trappeur se dit : "Bon, il va m'en falloir encore plus" et l'imite. L'Indien coupe - encore! - du bois. Et ainsi de suite, jusqu'au moment où le trappeur s'approche de l'Indien et lui demande : "Je vous vois couper tout ce bois. Ce doit être parce que l'hiver va être rude?" Et l'Indien répond : "Quand homme blanc couper du bois, Indien couper du bois"...

Comparaison = moteur essentiel de l'humanité : nous voulons toujours faire mieux que notre voisin. Ce désir de faire mieux nous met en mouvement dans le bon sens du terme. Mais soif de comparaison encombrante quand on met toute son énergie vitale à être au-dessus des autres. Chaque chemin de vie est unique donc différent. Mais dans notre société nous pensons la différence comme hiérarchie -> transformer différences en inégalités = déni de la complémentarité.

 

12) La dimension affective chez l'écolier

Il faut accepter que l'enfant s'appuie sur cette dimension affective pour entrer dans les apprentissages -> l'amener à apprendre à travailler pour lui tout seul.

Préférable qu'élève apprécie enseignant mais pas systématique. Mais pas empêcher de respecter l'enseignant et de se mettre au travail .

13) Quand la communication est difficile avec un enfant

Quand un enfant dérange qqch en nous, besoin d'introspection. Souvent l'enfant nous rappelle une part de nous que nous n'aimons pas ou au contraire si différent de ce que nous sommes ou avons été. Se réconcilier avec ces parties de nous : s'aimer pour aimer correctement les autres. Les respecter pour la belle personne qu'ils ont en eux. 

 

VIII. L'enfant qui n'apprend pas comme les autres

 

 



29/03/2015
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